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EXTRAITS COMMENTÉS : "Comme un écureuil dans la ville" écrit par Morgane Bertrand _ Hors série de l'OBS "La bataille de la biodiversité" sorti en juin dernier : Premier
extrait de l'article du hors série de l'OBS "Comme un
écureuil dans la ville" : "1_Faire jaillir l'eau : A
l'entrée de Gonesse(95), dans le quartier du Vignois, on a
le choix entre foncer chez Leroy-Merlin et observer le
frisson des ailes des libellules. Sur ce terrain inondable,
de vastes bassins ont été creusés, mais non bétonnés, pour
accueillir les débordements de deux rivières voisines et
protéger le quartier des inondations. Or cette zone humide
rend un autre précieux service : elle sert de refuge à une
faune et à une flore inespérées. Premiers arrivés : les
insectes volants, et les oiseaux attirés par le festin qui
s'offrait à eux. Mais les plus heureuses sont les libellules
qui apprécient la présence d'eaux permanentes et
semi-permanentes : 24 espèces ont été observées. Les
reptiles, en revanche, sensibles aux ruptures de continuité,
se font attendre.(...)Dans les centres-villes, mares et
noues prennent le relais. Au risque d'attirer les moustiques
? Dès lors qu'un milieu aquatique est équilibré, que
l'ensemble de la chaîne alimentaire est représenté, aucune
espèce ne prend le dessus, rassure Marc Barra, écologue
chargé d'études à l'Agence régionale de la biodiversité
d'Ile-de-France." De notre côté, au sein de
notre association des Coteaux de Mareil, nous sommes
impatients de voir la remise en eau du lavoir des
Marivaux. L'eau c'est vital pour de très nombreuses
espèces, dont nos salamandres et tritons. (photos
ci-dessous : lavoir des Marivaux) ![]() ![]()
Nous à Mareil-Marly, nous avons la chance d'avoir 33 hectares en zone N et un corridor écologique permettant de relier les différents espaces naturels. Il y a d'ailleurs très certainement des choses à améliorer sur les secteurs de transition aux Marivaux, aux Sablons, et surtout entre Bigaudes/Doigts et Violettes. Pour compléter ce sujet des écureuils à Mareil, ils font aussi le trajet entre le secteur boisé des Bigaudes et le Domaine de Grandchamps au Pecq. Des échanges également du secteur boisé des Doigts vers celui des Champs Droux, la mortalité entre l'Avenue du Professeur Roux et la rue de Port-Marly n'étant pas rare. (Photos ci-dessous : Écureuil roux à Mareil, Transition entre Violettes et Bigaudes/Doigts, avec tracé en rouge les OAP programmées sur le secteur, écureuil tué par un véhicule sur la route entre le secteur des Doigts et des Champs Droux.) ![]() ![]() ![]()
En complément,
puisque j'ai déjà évoqué le sujet sur la page Facebook de
l'A.S.C.M il y a quelques mois, il faut rappeler que selon
les études menées en collaboration avec la Gendarmerie il
y a autant de cambriolages la nuit lumières éteintes ou
allumées. La seule baisse notable de cambriolages
correspond à l'éclairage qui se met en fonction au passage
des personnes, mais c'est aussi la plus coûteuse
financièrement à mettre en œuvre en éclairage urbain. Il y
a moins d'agressions de personnes et de dégradations
matériels lorsque l'éclairage urbain est éteint ou
inexistant. Pour ce qui est de Mareil-Marly, pas d'action
en cours sur ce sujet. Il serait déjà bien d'envisager
quelque chose sur le corridor écologique sur les points de
transition entre les secteurs Bigaudes/Doigts et Violettes
au croisement avec la rue de Marly, aux Marivaux, et aux
Sablons. Au-delà, l'idéal serait bien entendu d'avoir un
plan d'action à ce sujet sur l'ensemble de la commune, car
c'est vital pour la santé des animaux, des plantes, mais
aussi des humains. Et puis ce serait un bonheur immense de
retrouver un véritable ciel étoilé ! ![]() ![]() ![]()
L'OBS
_Comme un écureuil dans la Ville"/ 6 _ Laisser
pourrir le bois mort : "Qu'il soit laissé au
sol, sur pied, découpé ou tombé, le bois mort
est à la fois la base de la chaîne alimentaire -
les coléoptères s'en nourrissent avant d'être
mangés par d'autres espèces comme le pivert - et
un refuge pour la petite faune (grenouilles,
hérisson...). 30% de la biodiversité dans les
bois et forêts dépend de ce bois mort, note
Laurent Tillon, responsable biodiversité à l'ONF
et auteur d’Être un chêne (Actes Sud). Problème
: il fait désordre, et peut se révéler
dangereux. < On a perdu la notion de
naturalité, du caractère aléatoire du végétal.
C'est un héritage des grandes écoles du paysage.
Mais on progresse vers l'acceptation du sauvage
>, estime l'écologue Marc Barra. Tout
particulièrement quand cet ensauvagement apporte
son lot de beauté"
A
mon sens laisser le bois et les arbres morts
ainsi que l’ensauvagement sont ce qui fait
la différence entre un espace naturel et un
espace vert où tout est à peu près sous
contrôle et où s'applique le terme abusif de
"nettoyé" (parce que la vraie nature ça fait
sale pour certains !). Bien entendu les
espèces animales ne sont pas du tout les
mêmes dans ces deux typologies d'espaces
très différents. Marc Barra, écologue en
Ile-de-France, note dans l'article des
progrès, je ne suis pas aussi optimiste que
lui. La différence entre espace naturel et
espace vert ne me semble pas toujours bien
ancré dans la tête du public, et les
conséquences environnementales de l'un ou
l'autre non plus. Il ne l'est
malheureusement pas bien plus des autorités
locales. Quand on lit le dernier
questionnaire le la Communauté
d'agglomération de St Germain Boucles de
Seine (CASGBS) à destination du public
concernant le Plan Climat Air Energie
Territorial (PCAET), il y a de quoi se poser
des questions ! Le problème c'est que
l'environnement est pour beaucoup de
personnes un espace utile, et non pas un
espace partagé avec d'autres espèces
vivantes qui ont en général des besoins et
des attentes totalement différentes des
nôtres. Et partager c'est aussi renoncer,
pas facile pour des humains qui veulent tout
maîtriser ! En attendant nous avons dans nos
coteaux de Mareil des zones véritablement
naturelles, laissées libres d'évoluer
librement par défaut... pourvu que ça dure
et que la pression humaine grandissante ne
pose pas trop de problèmes dans ces espaces
à l'avenir.
(photos ci-dessous : Pour se nourrir ou se loger, le bois mort est utile à toute une faune sauvage à commencer par les insectes et les oiseaux) ![]() ![]() ![]()
L'OBS
"Comme un écureuil dans la Ville"/ 8 _ Enrichir
l'herbier : "Chêne, hêtre, charme, érable,
frêne, tilleul, merisier composent le cortège
classique des arbres de climat tempéré.
Cornouiller, aubépines, troène, sureau noir...
Voilà pour les arbustes. Auxquels s'ajoutent
désormais des espèces plus résistantes au
réchauffement climatique. A Paris, une étude
comparative a été lancée sur la résistance à la
sécheresse - et le potentiel rafraîchissant - de
différentes essences d'arbres. A Lille, on
s'intéresse de plus près aux espèces qui
poussent au sud de la Loire. Une chose est sûre
: il faut diversifier. < Planter une seule
espèce, même si elle est très bien adaptée, ne
suffit pas, prévient le professeur Philippe
Clergeau du Muséum National d'Histoire
Naturelle. On a vu avec l'orme et le platane
qu'une maladie peut tout ravager. >"
Les
coteaux de Mareil ont plutôt une bonne
diversité d'arbres et arbustes, même si
suivant les secteurs il y a quelques
inégalités. Du côté de la forêt de Marly, où
l'homme intervient depuis très longtemps, il
y a aujourd’hui un dépérissement important
des peuplements de châtaigniers atteints par
la maladie de l’encre, un champignon
microscopique qui détruit le système
racinaire des arbres. Les printemps humides
suivis de sécheresses estivales ont aggravé
le phénomène. Les châtaigniers apportés par
l'homme représentent plus de 40% des
peuplements de cette forêt et sont depuis
toujours inadaptés à son sol. L’ONF
programme des coupes sanitaires, suivies de
plantations, nécessaires afin d’assurer la
sécurité de l’espace forestier et renouveler
la forêt.
![]() ![]() L'OBS
"Comme un écureuil dans la Ville"/
10 _ Connaître les sols : "<Il
n'y a pas de biodiversité sans
sols vivants, insiste l'écologue
Marc Barra. La pleine terre est
indispensable pour sa richesse en
vers de terre, pour accueillir la
végétation... Elle nourrie les
plantes et stocke l'eau et le
carbone. D'où l'importance de les
conserver et de maintenir une
continuité.> Même si
l'obligation de garder des espaces
de pleine terre - une terre en
lien direct avec le sous-sol
naturel - a disparu de la loi
climat et résilience, elle
commence à apparaître dans les
documents d'urbanisme. Mais dans
des régions très urbanisées et
industrialisées, où les sols ont
été profondément remaniés, est-ce
suffisant ? La ville de Berlin va
plus loin : elle a créé un atlas
de la qualité des sols - pollués,
fertiles, perméables... Avec le
projet de construire sur les plus
abîmés et d'épargner les plus
riches. On veut de tels atlas en
France ! "
Oui,
une excellente idée que cet
atlas de la qualité des sols.
Voilà une démarche qui verrait
très certainement nos coteaux,
en particulier aux Violettes,
aux Champs Droux ou encore aux
Bigaudes épargnés par une loi
SRU et un Grand Paris qui
s'impose aveuglément aux
communes par des règles
simplistes.
![]() ![]() L'OBS
"Comme un écureuil
dans la Ville"/ 11 _
Aménager le biotope
: "Le Lille City
Hôtel s'en
souviendra : il a dû
revoir radicalement
son projet de
rénovation pour
coller aux nouvelles
exigences de la
ville. Celle-ci a
introduit , pour
tout nouveau projet
de construction, un
Coefficient de
Biotope par Surface
(CBS) qui varie de
20% dans
l'hypercentre à 50%
au-delà. <On
n'arrivera jamais à
la cité végétale de
Luc Schuiten, mais
on veut renverser la
méthode. La doctrine
recommande d'Eviter
- Réduire -
Compenser. Nous on
protège d’abord : on
part d'un diagnostic
de biodiversité et
on construit
autour> explique
Stanislas Dendievel,
adjoint au maire de
la ville de Lille
chargé de
l'urbanisme et de
l'habitat durable.
Une démarche mise en
œuvre dans
l'aménagement des
Rives de la
Haute-Deûle,
écoquartier qui
récupère les eaux de
pluie, notamment
grâce à un jardin
d'eau au rôle de
phytoremédiation,
des allées en pleine
terre,... <Les
documents
d'urbanisme sont un
levier puissant pour
maintenir ou
protéger la
biodiversité,
confirme l'écologue
Marc Barra. Des
villes comme
Épinay-sur-Seine ou
Rouen ont choisi de
déclasser des
secteurs à urbaniser
AU, pour en refaire
des secteurs
naturels N ou
agricoles A.>"
Notre
commune de
Mareil-Marly
rentre dans
cette exemple de
villes qui dans
leur PLU ont
transformé des
zones à
urbaniser AU en
zones naturelles
N. C'est une
excellente chose
pour
l'environnement
et la
biodiversité.
Au-delà,
Mareil-Marly n'a
à ma
connaissance pas
de Coefficient
de Biotope par
Surface (CBS) et
c'est bien
dommage. Né et
appliqué à
Berlin en
Allemagne depuis
1998, le CBS
peut être mis en
œuvre dans
absolument
toutes les
communes au sein
du PLU, peu
importe leur
taille.
Concrètement,
pour prendre en
exemple les
nouveaux
immeubles Chemin
du peintre
Ricois, près de
la gare de
Mareil,
l'application
d'un CBS élevé
aurait pu rendre
inévitable la
mise en œuvre de
places de
stationnement
avec des dalles
ajourées de type
"Evergreen" qui
permettent à
l'herbe de
pousser et
surtout à l'eau
de s'infiltrer.
Cette
problématique de
l'eau se
retrouve sur les
cheminements
piétons de la
résidence où des
dalles auraient
permis à l'eau
de s'infiltrer
contrairement à
du béton coulé
en continu.
Aussi, un CBS
élevé rend
inévitable des
toitures
végétalisées. Le
CBS peut aussi
imposer des
espaces pour la
faune. Peut-être
n'est-il pas
encore trop tard
pour modifier
cela dans notre
PLU et l'imposer
aux programmes
de constructions
à venir aux
Violettes,
Champs Droux,
... ??
(photos ci-dessous : PLU de Mareil-Marly, plan de zonage où les zones naturelles N ressortent particulièrement, une excellente chose pour la biodiversité et l'environnement en général. Logements Ricois, avec l'application d'un CBS élevé... les places de stationnement auraient dû être en dalles ajourées de type "Evergreen", les cheminements en dalles pour faciliter l'infiltration de l'eau, les surface bétonnées plus réduite et là aussi constituées de dalles, les toitures auraient dû être végétalisées) ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Dernier
extrait partagé du
hors série de
L'OBS "Comme un
écureuil dans la
Ville"/ 12 _ Bâtir
vivant : "< On
a encore trop
tendance à
construire, puis à
décorer, regrette
Philippe Clergeau
du Muséum National
d'Histoire
Naturelle. Pour
aller vers une
ville vraiment
durable, il faut
inscrire le sujet
de la biodiversité
dans toutes les
décisions de
conception et de
construction.>
C'est ce que
tentent de faire
certains
architectes, comme
l'agence
Chartier-Dalix,
qui a conçu
l’École des
sciences et de la
biodiversité, à
Boulogne-Billancourt
(92). Sur le toit,
un jardin avec
deux mètres de
terre et une
(vraie) forêt ont
été installés. Les
façades, en béton,
contiennent des
anfractuosités
pour accueillir
terre, plantes et
nichoirs pour les
mésanges et les
hirondelles.
L'école des
Boutours à
Rosny-sous-Bois
(93), moins
spectaculaire
architecturalement,
est faite de
paille, bois et
liants végétaux,
avec toits
végétalisés,
infiltration des
eaux pluviales et
plantes
comestibles dans
la cour de récré.
Mais des hôtels à
insectes, nichoirs
à oiseaux ou gîtes
à chauves-souris
peuvent aussi bien
être installés
dans le bâti
existant.<
Quand le collège
de Sisteron (04) a
été rénové, les
naturalistes ont
découvert une
colonie de
chauves-souris,
des molosses de
Cestoni, protégés
en Europe, raconte
l'écologue Marc
Barra. Les travaux
de bardage ont été
réalisés en leur
absence, et un
espace a été
laissé disponible
pour les
accueillir à leur
retour.> Cela
n'a pas manqué :
les chauves-souris
sont revenues."
Je
suis tout à
fait d'accord
avec Philippe
Clergeau du
MNHN, on est
encore
aujourd'hui
beaucoup dans
la décoration
plus que dans
la
biodiversité.
Il ne suffit
pas de faire
un parterre de
fleurs, ou de
planter un
arbuste au
milieu d'une
pelouse pour
répondre à la
problématique
de la
biodiversité !
Concrètement,
on en revient
au CBS décrit
dans l'article
précédent : Le
CBS est un
coefficient
qui décrit la
proportion des
surfaces
favorables à
la
biodiversité
(surface
écoaménageable)
par rapport à
la surface
totale d’une
parcelle. Le
calcul du CBS
permet
d’évaluer la
qualité
environnementale
d’une
parcelle, d’un
ilot, d’un
quartier, ou
d’un plus
vaste
territoire. La
loi pour
l’accès au
logement et un
urbanisme
rénové (ALUR)
introduit le
coefficient de
biotope. Le
règlement du
PLU peut «
imposer une
part minimale
de surfaces
non
imperméabilisées
ou
éco-aménageables,
éventuellement
pondérées en
fonction de
leur nature,
afin de
contribuer au
maintien de la
biodiversité
et de la
nature en
ville ».
Exiger
l’atteinte
d’un CBS donné
dans un
document
d’urbanisme ou
dans un projet
d’aménagement
ou de
renouvellement
urbain permet
de s’assurer
globalement de
la qualité
d’un projet,
en réponse à
plusieurs
enjeux :
amélioration
du
microclimat,
infiltration
des eaux
pluviales et
alimentation
de la nappe
phréatique,
création et
valorisation
d’espace vital
pour la faune
et la flore.
Des communes
ont fait le
choix
d'ajouter à
cela une OAP
(Orientation
d'Aménagement
et de
Programmation)
thématique
dans leur PLU,
généralement
sous le titre
d'OAP TVB,
pour trame
verte et
bleue.
L'objectif est
de mettre en
valeur
l’environnement,
notamment la
gestion
économe de
l’espace
(renouvellement
urbain,
densification,
phasage de
l’urbanisation…),
les
continuités
écologiques,
la
biodiversité,
la gestion des
eaux, les
paysages et le
patrimoine.
J'ai retenu
pour exemple
OAP TVB de
Lille, et
surtout l'OAP
TVBp de Nantes
Métropole :
https://metropole.nantes.fr/.../3-1-2_OAP.../OAP_TVBp.pdf
A
Mareil-Marly
nous avons
aussi une OAP
thématique,
l'OAP Sentes
qui protège
les sentes et
ce qui est à
proximité.
C'est une
excellente
chose, mais
cela ne
concerne que
ces éléments
dans la ville.
Une OAP
thématique
complémentaire
TVB pourrait
orienter
notamment
l'intégration
de la
biodiversité
dans
l'ensemble de
la ville, et
concerner les
parties bâties
et surtout à
bâtir (OAP
Violettes,
Champs Droux,
...), en
complément
d'un CBS que
nous n'avons
visiblement
pas non plus.
(photos ci-dessous :L'OAP Sentes à Mareil-Marly; Ecole des sciences et de la biodiversité à Boulogne-Billancourt) ![]() ![]() Cyril Chauplannaz |
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